Sa journée avait été longue, bien trop longue. Ses jambes lui faisaient mal, elles étaient lourdes. Rhéa elle se demandait comment elle allait encore réussir à rentrer chez elle. Enfin chez elles, l’appartement qu’elle partageait depuis presque un mois. Elle finit enfin par arriver au vestiaire, poussant la porte des dernières forces qu’elle avait en elle. La garde avait durée plus de douze heures, elle se laissa tomber sur le banc en bois qui trônait en plein milieu de la pièce. Elle soupira alors que ses doigts attrapaient l’élastique qui serrait ses cheveux. Les détachant, elle ferma les yeux quelques secondes, afin de retrouver un peu d’énergie, la caféine ne faisait malheureusement plus effet. Il devait être quoi dix neuf heures, peut être vingt heures. Elle se redressa, elle préférait aller s’écrouler sur le canapé chez elle, le lendemain elle était en congé pour la journée. Excepté s’il y avait une grosse urgence, elle avait donné toutes ses consignes aux internes et résidents et avait disparue aussi vite qu’elle n’était arrivée le matin même. Elle le savait que si elle ne partait pas maintenant elle ne rentrerait pas avant au moins cinq heures. Elle manquait de sommeil, l’anglaise, et elle se rendait compte que son raisonnement n’était plus clair autant laisser tout ça avant de faire une erreur.

Elle avait hélé un taxi, laissant sa voiture sur le parking de l’hôpital. La chirurgienne viendrait la récupérer le lendemain. Un cab s’arrêtant à sa hauteur, alors qu’elle entra directement dedans, à peine le temps de lui indiquer l’adresse de chez elle. Elle posait déjà sa tête contre la fenêtre de la voiture, Ses yeux se fermant, alors que les lumières de la ville défilaient devant ses yeux. Somnolant légèrement une fois sa ceinture de bouclée. Ce fut la voix grave du chauffeur qui la réveilla, une dizaine de minutes plus tard. Elle le remercia rapidement, lui payant les quelques livres pour la course.

Elle attrapa son sac, puis sorti du véhicule. Elle se sentait un peu plus énergique, d’avoir pu piquer du nez tranquillement pendant quelques minutes. Marchant jusqu’au perron, elle chercha pendant quelques secondes ses clés d’appartement, la lumière lui indiquait qu’elle ne serait pas toute seule. Un petit sourire se dessina sur son visage, alors que de son pied elle poussait déjà la porte de la maison colorée. Les lumières dans la maison étaient douces, presque tamisées, elle retira ses chaussures d’un geste du pied. La brune se délesta de sa veste, puis de ses clés.

« Hello, je suis rentrée.. » dit-elle de sa voix encore endormie de sa sieste express. Passant d’abord dans la cuisine, elle se servie rapidement un verre d’eau, avant de s’avancer dans la pièce principale, alors qu’elle aperçue la silhouette de sa colocataire. Un fin sourire se dessinant sur son visage.

« Tu vas bien ? Tu as passé une bonne journée ? » la questionna-t-elle l’anglaise, alors qu’elle attrapait de sa main libre une chaise pour venir s’installer à côté d’elle. Ses sourcils se froncèrent légèrement en apercevant des cartons.

« Tu fais du tri ? » fit elle en désignant d’un signe de tête les cartons qui se trouvaient sur la table en bois.

Cette journée avait été longue, peut-être même un peu trop, les jambes lourdes, ainsi que ses paupières. Elle n’avait pas résisté longtemps la trentenaire, une fois installer dans le taxi, encore un peu dans le coltard par sa sieste express. La jeune femme n’avait pas mis longtemps à trouver ses clés afin de rentrer dans l’appartement. La lumière, lui indiquant que quelqu’un se trouvait chez elles, la faisait sourire. Elle n’avait jamais aimé être seule, sa grande famille en était la raison principale. Rhéa lui indiqua alors qu’elle était rentrée, peut être y’avait-il quelqu’un d’autre avec Gaby, Rhéa n’en savait rien. « Je suis dans le salon » la voix de sa colocataire qui résonne dans le couloir alors que l’anglaise annonce son retour dans l’appartement. Les chaussures enlevées, elle se sent plus libre. Elle sourit Rhéa, son verre en main. Elle prend la direction du salon, où la châtain est installée. Elle la questionne sur sa journée, la doctoresse alors qu’elle prend place à ses côtés. « Ca a été et toi ? » elle hausse les épaules, la voix de sa colocataire lui semble différente de d’habitude. Elle fronce alors les sourcils, pas vraiment convaincue de sa réponse.

« Ça a été, c’était compliqué sur la fin. » elle esquisse un petit sourire en se remémorant sa journée, ça avait été intense. Comme chaque jour à l’hôpital. Elle prenait peu à peu ses marques. Ses nouveaux collègues, des anciennes têtes qu’elle connaissait aussi, et qu’elle prenait plaisir à revoir. Puis il y avait aussi eu cette rencontre avec Nathanael qui la perturbait un petit peu plus que ce qu’elle ne voulait s’avouer. Un petit truc qui la faisait sourire bêtement à chaque fois qu’elle s’autorisait à y penser. Puis la brune la questionne sur son tri, les cartons lui ayant indiqué qu’ils n’étaient pas là pour faire jolie. Ça et les photos éparpillées. « C'est un peu l'idée, oui. J'avais pas envie de rester à rien faire aujourd'hui alors autant faire un peu de ménage de printemps » elle zieute rapidement les différentes tête sur les photos, elle se sent un peu gênée aussi par ça, elle ne connait pas grand-chose de la vie de Gaby au final. Peut-être était-ce une partie qu’elle ne voulait pas dévoiler de sa vie ?

« T’a pas l’air dans ton assiette, tu veux en parler peut-être ? » qu’elle lui propose la trentenaire. Elle voit bien le la blonde n’a pas le même entrain que celui qu’elle a habituellement. Elle ne la connait pas beaucoup, mais c’est peut-être son côté empathique qui lui joue des tours. Elle a ce ‘’don’’ de savoir quand ça ne va pas chez les personnes qu’elle côtoie tous les jours. Elle le devine.